Au hasard de mes tours et détours, je suis tombé sur un bouquin sorti récemment qui traite de la course à l'armement nucléaire dans les années 40 et qui pose la très aguicheuse question: et si Hitler avait eu l'arme nucléaire en premier? Dès lors, deux réponses sont possibles. D'abord, la réponse flippée: "c'eût été catastrophique, le Reich aurait duré 1000 ans, Ground zero s'appellerait Ground -1000...". Et puis, il y a la réponse Béru: "et si, et si, et si ma tante avait des couilles, elle serait mon oncle!". En tout cas, peu importe l'angle sous lequel on aborde la question, il y a de quoi ouvrir les esprits.
Robert Harris, avec son Fatherland, s'était interrogé sur la possibilité d'une victoire du nazisme. Il signait par la même occasion une uchronie brillante, réinventant par la même occasion un passé encore très vivant dans nos têtes. Son récit, à la fois très documenté et du coup très crédible, suscite une gêne constante et un certain malaise chez le lecteur qui a l'impression de tenir un manuel d'histoire rédigé par le ministère de la Propagande du Reich par moment.
Harris situe l'action en 1964, dans un Berlin, centre du monde, dessiné et construit selon la démesure d'Hitler et de Speer. L'inspecteur March enquête sur la noyade d'un homme qui s'avère être un ancien haut dignitaire nazi à la retraite. Bien rapidement, l'affaire s'envenime, la Gestapo lui met des bâtons dans les roues, puis le traque. Les disparitions tragiques s'accumulent. On fait disparaitre peu à peu un groupe d'hommes tous liés par un terrible secret. Dans quelques jours, Kennedy doit signer avec Hitler la paix universelle. La vérité doit être étouffée.
Harris écrit un thriller froid et nuageux, un récit sans espoir et sans lendemain, à la fois cynique et tragique sur un monde qui aurait pu être le nôtre montrant de surcroit que tout ne tient qu'à quelques détails, que l'oubli est la pire des choses, avec le fanatisme.
March erre dans un monde qu'il ne reconnait plus. Lui, le fonctionnaire nazi, déconnecté de la réalité, le triste rouage administratif aux mains propres mais qui pourtant participe à l'ignominie. On s'attache pourtant à cet anti-héros qui est, finalement, sincère et qui découvre l'Histoire derrière la version officielle comme on prend un train en pleine face.
Fatherland est un roman nécessaire. Un regard porté sur nos erreurs. Un cauchemar à oublier et à tenter de ne pas reproduire.
culture science fiction - Page 2
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Fatherland de Robert Harris
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Les Amours de Taneko de Shinichi Abe
Figure tutélaire du manga d’avant-garde, Schinichi Abe voit peu à peu ses oeuvres débarquer en Europe. ‘Les Amours de Taneko’, paru sous forme d’épisodes dans la revue Garo durant les années 1970, s’inscrit dans cette veine décalée, expérimentale, qui n’a rien perdu trente ans plus tard de son originalité. Conséquence : la lecture est difficile. Les graphismes sont statiques, sans réelle dynamique. Quant au récit, il part dans tous les sens et frise plusieurs fois l’abstraction. Schinichi Abe narre les aventures de la jeune Taneko Tanaka, aventures qui tournent presque exclusivement autour de son approche du sexe. Mais quand Abe dessine le sexe, même crûment, jamais il ne sombre dans le vulgaire : l’ouvrage se lit avant tout comme une oeuvre quasi-psychanalytique, dans laquelle l’auteur nous fait partager ses peurs, ses fantasmes, ses frustrations. Le scénario suit de fait un parcours chaotique, la narration devenant par instant incohérente, qui s’approcherait d’une écriture automatique, presque inconsciente. Considéré comme le créateur de l’autofiction japonaise, Schinichi Abe mêle sa vie à ses personnages (il va jusqu’à mettre en scène sa femme) pour donner naissance à un art très brut. Difficile à appréhender, l’écriture sensitive et spontanée d’Abe vaut tout de même le détour pour sa créativité et les nouvelles voies qu’elle explore.
Les Amours de Taneko de Shinichi Abe
Suivi de “Vengeance”, de Shinichi Abe
Editeur : Seuil
Publication :20/9/2007 -
Métaconsciences de Christophe Jacob
Christophe JACOB est " Métapsyanalyste ", Voyant, écrivain et psychothérapeute. Dans ce second volume de " Métaconsciences ", Il invite le lecteur à découvrir comment parler avec " Dieu " en toute simplicité. Un ouvrage surprenant au ton enjoué, où communiquer avec cette " force vibratoire émanant du Divin devient une évidence.
Depuis la nuit des temps, l’Homme cherche à savoir d’où il vient, en se posant mille et une questions, avec l’espoir qu’un jour on lui réponde. C’est ce qui est arrivé à l’auteur qui, doté de perceptions extrasensorielles, s’est retrouvé devant une petite voix se présentant sous le nom du concept qu’il a créé, " Métaconsciences ", Dieu.
Après avoir pris le temps d’expliquer ce phénomène paranormal, un dialogue soutenu, parsemé de questions et de thèmes audacieux s’est imposé tout au long de l’ouvrage avec une familiarité peu commune.
Est-ce Dieu, une autre entité ou un pur délire ? Les réponses de ce livre laissent le choix au lecteur de juger de la pertinence de leurs propos. Ce qui est certain, c’est que la clé de nos questionnements commence au fond de nous-même, en premier lieu.